Depuis le mois d’août, j’occupe un
poste de professeure clinicienne à la faculté de médecine vétérinaire de
l’Université de Montréal à St-Hyacinthe.
Cela m’amène à vous parler de l’activité pédagogique des établissements
de médecine universitaire, tant humaine que vétérinaire, qu’on appelle « la
ronde ».
Tôt le matin, avant de commencer les activités
de la journée, les étudiants de 5e année (dernière année de la formation en
médecine vétérinaire) se réunissent par petits groupes avec les professeurs
cliniciens, les résidents et internes d’un secteur en particulier pour y
débattre des cas qui leur ont été assignés.
Ainsi, chaque étudiant présente son
patient devant le groupe qui va discuter pendant quelques minutes de la maladie
de celui-ci, des tests diagnostiques recommandés et de meilleures options de
traitement. Le débat se fait oralement
et l’échange d’idées est instructif pour l’étudiant, mais surtout très
avantageux pour l’animal qui a ainsi plusieurs médecins vétérinaires qui
« travaillent » pour lui!
Par exemple, j’étais présente lors
d’une ronde de neurologie où l'on y présentait un chien ayant subi une chirurgie
pour hernie discale. Après avoir discuté de la condition du chien à son réveil,
de son degré de douleur et de sa médication, nous avons abordé son plan de
réadaptation.
À la clinique vétérinaire Rosemère,
nous avons comme habitude de nous réunir une fois par semaine, les 5
vétérinaires ainsi que le personnel de soutien en place. Cela permet à chacune des docteures de parler
des patients qu’elle a vus au cours des derniers jours et d’en discuter
librement avec ses consœurs, partageant ainsi opinions et expériences. C’est le
moment aussi de transmettre l’information pertinente sur un animal hospitalisé
qui pourrait avoir à être suivi par une autre vétérinaire au cours de la fin de
semaine par exemple.
Lors de ces échanges, nous avons
chacune nos forces. L’une maîtrise
l’échographie, l’autre a assisté à une conférence sur tel ou tel sujet, une
troisième a un intérêt particulier pour
la pharmacologie, la chirurgie ou la réadaptation par exemple. Un membre du
personnel aura rencontré un représentant pharmaceutique et nous informera d’un
nouveau traitement ou d’une nouvelle nourriture. Cela nous permet d’échanger et
de nous instruire tout comme lorsque nous étions à la faculté de médecine
vétérinaire et de faire les meilleurs choix de tests ou de traitements pour vos
animaux.
J’aime répéter qu’à la clinique
vétérinaire Rosemère nous cumulons conjointement plus de 75 années d’expérience
vétérinaire. Lors de ces rondes
hebdomadaires, c'est un avantage indéniable pour nos patients. Est-ce que l’expression « faire une ronde »
nous vient des illustres chevaliers qui se réunissaient autour d’une table,
laquelle étant ronde leur assurait à tous la même importance? Je ne sais pas. Mais je suis convaincu par contre que
l’activité de « faire une ronde » en médecine, si elle est instructive pour les
participants, elle peut être fort avantageuse pour les patients.
Par Joanne Corbeil,DMV,CCRP