jeudi 17 décembre 2015

L'herbe à chat


L’HERBE À CHAT (Nepeta cataria)



Les plantes de l’espèce Nepeta, qui font partie de la grande famille des menthes, produisent une huile nommée nepetalactone.  Lorsque cette huile entre en contact avec la cavité nasale des chats, elle se lie à des protéines qui viennent stimuler des neurones sensitifs avec pour conséquence une altération du niveau hormonal et une réponse de type sexuel.  Autrement dit, cette huile provoque chez les chats la même réponse qu’ils auraient  face aux phéromones émises par un partenaire sexuel; agir comme une « chatte en chaleur ». Ils frottent leur tête, se roulent sur eux-mêmes, sautent sur place, vocalisent et salivent. Ce comportement peut durer 10 minutes puis les chats deviennent réfractaires à l’herbe à chat pour environ 30 minutes.


Tous les individus ne réagissent pas à Nepeta cataria. Seulement environ 70 %, prédisposés génétiquement, vont démontrer ce comportement étrange en présence de la plante. Les chatons n’en seront pas affectés avant l’âge de 6 mois, âge correspondant à leur maturité sexuelle. Les lions, tigres, léopard et lynx y sont aussi susceptibles. Mais de même chez les grands félins, tous ne vont pas y réagir puisque cette réaction est contrôlée par un seul gène que possède seulement 2/3 des individus.


L’herbe à chat est considérée non addictive et complètement inoffensive pour les chats.




Source : Scientific American, the science of dogs & cats, fall 2015, vol 24, # 3, p. 78 

lundi 16 novembre 2015

Le diabète Mellitus

Le diabète Mellitus communément appelé diabète sucré car il fait référence au taux de sucre trop élevé dans le sang, est une maladie de plus en plus diagnostiquée chez l’humain mais aussi malheureusement chez nos petits animaux. 
 

On peut comparer le diabète animal aux  deux types de diabète définit chez l’humain. Le type 1 ou diabète juvénile, survient généralement en bas âge. Il s’agit d’une maladie immunitaire qui fait en sorte que le propre système de défense détruit les cellules importantes du pancréas qui fabriquent l’insuline.  C’est pourquoi on le dit « insulino dépendant ». Les animaux qui en sont atteint, sont  donc dépendants de l’insuline pour leur survie. C’est une condition rare chez les petits animaux. 

Le diabète de type 2 est dit « insulino résistant ».  Le pancréas de ces animaux, plus âgés, peut fabriquer son insuline mais les cellules de son organisme y sont devenues résistantes. Il lui en faut donc davantage pour fonctionner convenablement. 

Ainsi le traitement pour ces deux types de diabète est l’insuline. Mais si dans le cas du diabète juvénile il s’agit d’une maladie malheureuse mais inévitable lorsque présente, on peut prévenir le  diabète de type 2 voire même en guérir. En effet il peut parfois être transitoire.  

Il existe maintenant une insuline adaptée à chaque espèce animale, une pour les chiens et une pour les chats. L’administration de l’insuline se fait par une injection sous la peau deux fois par jour avec de très fines aiguilles. La piqûre est quasi indolore et passe souvent inaperçue par l’animal. La quantité injectée, mesurée en unités est très petite.

La dose d’insuline doit être mesurée très précisément pour chaque animal. Il est impératif de ne pas surdoser ce qui risquerait de provoquer une hypoglycémie (manque de sucre dans le sang). Condition grave et potentiellement mortelle. Ainsi pour établir la bonne dose qui convient à chaque cas, il faut mesurer la glycémie c’est-à-dire le taux de glucose (sucre) sanguin. Bien qu’une seule mesure suffise pour poser un   diagnostic de diabète mellitus, cette valeur isolée ne nous permet pas d’établir la dose nécessaire d’insuline pour traiter l’animal. Nous devons analyser plusieurs valeurs de glycémie durant la journée et voir comment fluctue le taux de glucose. En effet, celui-ci n’est jamais stable dans le sang. Il apparaît élevé lorsque l’animal vient de manger puis diminue à mesure que les cellules du corps l’utilisent. C’est l’insuline qui donne le signal et permet aux cellules d’utiliser le glucose.  En mesurant plusieurs glycémies on peut dessiner une courbe et ajuster la dose d’insuline selon les résultats. 

Tout comme pour les humains, la diète fait aussi partie du traitement du diabète.  C’est le gras à l’intérieur des cellules qui les rendent résistantes à l’insuline. Ainsi on peut prévenir le diabète de type 2 chez les chats en préservant leur poids santé. 

Le diabète est une maladie endocrinienne (concernant une glande, ici le pancréas) grave et mortelle si non traitée mais dont on connaît le traitement; l’insuline.  Si la condition est diagnostiquée tôt et que le traitement et la diète sont instaurés rapidement, le pronostic de survie est bon. 

Les signes cliniques à surveiller chez votre animal sont les suivants : 

Soif extrême (vide son bol, va boire au lavabo, dans le bain etc…) 
Urine fréquente et abondante 
Appétit augmentée (au début de la condition) 
Perte de poids
Faiblesse, amorphe 

Une prise de sang et une analyse d’urine dans lesquelles on dénote un glucose anormalement élevé, sont nécessaires pour conclure à un diabète mellitus.  

lundi 28 septembre 2015

Le système urinaire félin

Incontestablement le point faible des chats, le système urinaire comprend les reins, les uretères (conduits menant l’urine des reins vers la vessie), la vessie et l’urètre (conduit qui mène l’urine vers la litière !).  Lorsqu’un chat « ne file pas » on s’informe  immédiatement de son système urinaire.  Bien que les félins soient affectés de maladies concernant d’autres systèmes, tels que les systèmes digestif, cardiovasculaire, pulmonaire, neurologique pour ne nommer que ceux-ci, celui qui leur cause le plus de problème est le système urinaire.

Les chats sont prédisposés à faire des cystites (inflammation de la vessie). Souvent compliquées par des calculs (petites pierres qui se forment dans l’urine). Ceux-ci font saigner la muqueuse de la vessie et peuvent même obstruer l’urètre ou les uretères et nuire à l’élimination de l’urine. L’urine étant un déchet, elle doit absolument être éliminée quotidiennement. Un blocage urinaire mène rapidement à un « empoisonnement » du sang. Des déchets métaboliques tels que l’urée et la créatinine s’accumulent dans le sang et sont à l’origine de plusieurs symptômes tels que les nausées et vomissements. En moins de 48 à 72 heures un chat peut décéder d’un blocage urinaire. Il s’agit toujours  d’une urgence.  Lorsque le chat fait des aller-retours fréquents à la litière mais que peu ou pas d’urine est produite, s’il est prostré, vomit ou semble inconfortable c’est qu’il est possiblement en train de faire un blocage.  Consulter un vétérinaire immédiatement. Plus on intervient tôt lors de cette condition, plus les chances de récupération sont bonnes, plus on attend, plus il peut y avoir des séquelles et des risques au moment de l’intervention qui consistera à repousser le calcul dans la vessie. À noter que presqu’exclusivement les chats mâles sont à risque de blocage de l’urètre.  Celui-ci étant très petit lors de son passage dans le pénis, le moindre petit calcul peut y rester coincé. Les chattes peuvent néanmoins avoir un calcul dans un uretère, dans un rein ou dans la vessie.

Le meilleur traitement pour cette condition reste encore la prévention.  Si on arrive à empêcher la formation de calcul, il n’y aura pas de blocage et on diminuera le risque d’inflammation. Les calculs se forment dans l’urine lorsque l’urine stagne dans la vessie ou que le pH est inadéquat. C’est-à-dire trop acide ou au contraire trop alcalin. Ce qui modifie la neutralité du pH urinaire est directement attribuable au type de nourriture. Si l’animal est prédisposé génétiquement, certaine nourriture peuvent changer le pH de son urine et il y aura formation de calcul, risque d’inflammation et possiblement de blocage.  Les nourritures dites préventives, aident à garder un pH adéquat et à prévenir les problèmes de santé du système urinaire des chats.
            
Chez le chat âgé, c’est encore ce système qui lui causera le plus de problèmes. L’insuffisance rénale chronique est une condition très fréquente chez les félins vieillissant. 30% des chats de plus de 10 ans font de l’insuffisance rénale. Leur reins deviennent petits et moins efficaces. Ils perdent de leur capacité à bien filtrer le sang pour éliminer les déchets métaboliques. Encore une fois c’est par l’alimentation qu’on peut aider  le système urinaire. Une diète dite rénale produit moins de déchets protéiques puisqu’elle contient moins de protéines et que celles-ci sont de plus haute qualité.  Ces nourritures spécialisées contiennent aussi des suppléments de potassium, moins de sel, et des molécules qui aident à l’élimination du phosphore que les reins n’arrivent plus à bien gérer.


La santé du système urinaire du chat est en grande partie liée à son alimentation.  En cette matière la prévention est facile, efficace et au bout du compte  peu coûteuse. 

jeudi 4 juin 2015

On a raison d’avoir peur de la rage


La rage est une maladie mortelle à 100% lorsque les symptômes ont commencés. Elle se transmet généralement par la morsure, griffure ou léchage d’un animal sauvage enragé. Ce qui ne signifie pas que vous le reconnaîtrez immédiatement.   En effet, il peut avoir l’air gentil, s’approcher de vous et ne pas avoir peur. C’est un comportement anormal pour un animal sauvage dont vous devriez vous méfier.

Les symptômes qui se manifestent chez un animal (ou un humain) infecté du virus de la rage sont :

- Changement de comportement : perte de la crainte de l’humain ou au contraire agressivité anormale ou bien léthargie.

- Paralysie, démarche chancelante, faiblesse

- Posture anormale : tête basse, mâchoires relâchées, expression faciale anormale

- Salivation excessive

- Diminution de la consommation d’eau et de nourriture

- Morsures répétitives inexplicables (de ses propres membres par exemple)

Il y a différentes souches du virus de la rage. Au Québec, on en a identifié trois : la rage du renard qu’on retrouve au nord du 55e parallèle, la rage du raton laveur au sud (1er cas répertorié en 2006) et la rage de la chauve-souris qu’on retrouve dans toutes les régions du Québec.

Le virus de la rage est un virus neurotrope, c’est-à-dire qui voyage par les nerfs pour se rendre au cerveau et à la moelle épinière.  C’est une fois rendu au cerveau qu’on  note les changements de comportement.  Le virus se rend ensuite vers les glandes salivaires et les yeux. À ce moment-là il n’est jamais dans le sang et donc il est hors de portée du système immunitaire. Il n’existe aucun traitement pour en guérir une fois le cerveau atteint.

La vaccination préventive va permettre au système immunitaire de se fabriquer une défense et d’attaquer le virus dans la plaie de morsure AVANT qu’il ne prenne le chemin des nerfs jusqu’au cerveau.

Lors d’une morsure suspecte, bien laver la plaie au savon et à grande eau pendant 10 à 15 minutes. Puis par précaution, un vaccin sera administré. Cela aidera le système immunitaire à  combattre le virus présent dans le muscle.


- Lutter contre la RAGE incombe de la responsabilité des vétérinaires, du gouvernement mais aussi de vous, propriétaires d’animaux.

- En faisant vacciner vos animaux de compagnie et d’élevage

- En informant les autorités si vous soupçonnez un cas de rage                                                                    (service Québec 1-877 -644-4545 ou www.rageduratonlaveur.gouv.qc.ca)

- En enseignant à vos enfants à ne pas s’approcher ou jouer avec un animal sauvage ou un animal domestique inconnu.

- En ne pas essayer d’élever un animal sauvage orphelin ou blessé.

- En tenant le contenu de vos poubelles inaccessibles aux animaux.


Le 4 décembre 2014, il y a eu un cas de rage confirmé chez un chat domestique à Roxton Fall en Montérégie. Chaque année, des chauves-souris et des renards sont aussi trouvés infectés par le virus de la rage.

La chauve-souris est présente sur tout le territoire québécois et sa morsure peut passer inaperçue tant ses dents sont fines comme des aiguilles acérées.  Nous vous recommandons de ne jamais manipuler à mains nues une chauve-souris, même morte.  Mais votre animal, chien ou chat, ne résistera pas à la tentation de la prendre dans sa gueule. Le seul moyen alors pour éviter qu’il ne contracte la rage et risque de vous la transmettre est de le faire vacciner.

Protocole de vaccination chez le chien :

1er vaccin : à 4 mois d’âge environ

2e vaccin : un an après la première vaccination

3e vaccin et suivants : 3 ans après la date de vaccination

        
Protocole de vaccination chez le chat :

1er vaccin : à 3 mois d’âge environ

2e vaccin : un an après la première vaccination

3e vaccin et suivants : un an ou 3 ans après la date de vaccination selon l’homologation du vaccin utilisé.

Dans le cas d’une morsure suspecte, il est recommandé de vacciner immédiatement même un animal déjà vacciné.

Les furets peuvent aussi bénéficier de la vaccination contre la rage.

jeudi 30 avril 2015

Virus, bactérie ou parasite, qu'est-ce qui infecte mon animal?


La différence principale entre un virus, une bactérie et un parasite est de taille.  Ce n’est pas peu de le dire.  Car en effet même si le virus et la bactérie sont tous deux microscopiques, le virus fait partie du monde de l’infiniment petit.  On ne peut pas l’observer à l’œil nu, ni même avec un microscope classique. Pour le « voir » cela nécessite un  microscope électronique très puissant.
         En clinique, nous pouvons observer les bactéries avec nos microscopes.  Des amas de petites coques ou bâtonnets nous indiquent la présence d’une infection bactérienne.
         Le monde des parasites est visible à l’œil nu dans la grande majorité des cas. Il s’agit d’organismes pluricellulaires (c’est-à-dire composé de plusieurs cellules). Les vers, les insectes, les tiques en font partie.
         Dans chacun de ces groupes il y a des éléments inoffensifs, des indésirables et d’autres carrément nocifs pour la santé. 
         LES VIRUS

Comme ceux-ci sont infiniment petits, on les retrouve en suspension dans l’air. Ils sont donc hautement contagieux. Lorsqu’on a affaire à un virus potentiellement mortel ou qui rend très malade, on préfère avoir recours à la vaccination et ainsi prévenir la maladie plutôt qu’attendre l’infection et tenter de la guérir. Car autant il est facile et peu à risque de  vacciner, autant il peut être difficile voire impossible de guérir la maladie lorsqu’elle est présente. Autrement dit on pèse le pour et le contre, on évalue le risque par rapport au bénéfice. Exemple de virus potentiellement mortels pour lesquels il est préférable de vacciner :

                   Chien : Rage, distemper, parvovirus     

                   Chat : Rage, leucémie, panleucopénie



LES BACTÉRIES

         Lorsqu’on diagnostique une infection bactérienne, on peut aider  le système immunitaire avec un antibiotique. Ce traitement fonctionne très bien lorsque le bon antibiotique est utilisé pour le type de bactérie impliquée.  Mais il existe une infinité de bactéries et elles développent des moyens de résister à certains antibiotiques.  Lorsqu’on ne termine pas la prescription complète de l’antibiotique sous prétexte que l’animal se porte mieux, on laisse en place dans son organisme les dernières bactéries à avoir résister jusque-là au traitement. Donc les plus fortes.  Si celles-ci recommencent à se multiplier, la prochaine génération sera plus forte et plus résistante au traitement. Exemple de bactéries impliquées dans des infections chez nos petits animaux :

                   Chien : staphylococcus intermédius : infection de la peau 

                               E. Coli : diarrhée, infection urinaire

                   Chat : pasteurella multocida : abcès de morsure de chat

 

         LES PARASITES

         Comme leur nom l’indique, ce sont des indésirables qui parasitent un hôte. Ils s’y accrochent, ou y vivent à ses dépens. Ils  se nourrissent de son sang ou utilisent les nutriments déjà digérés, privant l’animal des protéines et vitamines qu’il a lui-même métabolisées. Les parasites n’ont pas avantage à tuer leur hôte. Est-ce qu’on détruit sa maison et son garde-manger?  Mais il arrive qu’ils finissent par nuire tellement à sa santé que l’animal peut en mourir. Ils peuvent aussi être porteurs de bactéries et être le vecteur qui va transmettre une maladie plus grave. Exemple de parasites dont il faut se méfier et qu’il vaut mieux éviter pour garder votre animal en santé et lui assurer une belle qualité de vie :
 
 

Ver du cœur : Transmis par une piqûre de moustique. Va se développer et s’installer dans le cœur nuisant ainsi à la fonction cardiaque. Peut créer des embolies pulmonaires mortelles. Possible traitement mais très à risque. Prévention facile, efficace avec peu ou pas d’effets secondaires.

Tiques : S’accroche à la peau de l’animal en le « mordant » avec ses pièces buccales et en suce le sang pendant plusieurs jours. Pendant ce temps peut lui transmettre la bactérie qui cause la maladie de Lyme. Maladie grave qui affecte les articulations et qui peut causer une insuffisance rénale potentiellement mortelle. Il existe des médicaments préventifs pour les tiques et les puces. En comprimés ou en gouttes à appliquer sur la peau.

Puces : Indésirables et désagréables.  Provoquent des démangeaisons qui peuvent être intenses et mener à une infection de la peau chez les animaux allergiques. Elles peuvent aussi transmettre le ténia, un ver intestinal qui causera de la diarrhée et une perte de poids. Se traite et se prévient facilement.

 Mites d’oreilles : insectes microscopiques qui se logent dans les oreilles des animaux pour les piquer et en sucer le sang. Très irritantes, elles provoquent des démangeaisons intenses des oreilles qui peuvent mener à des otites plus sévères. Facile à traiter.

 
         Le printemps (enfin arrivé!) est la saison où on commence à faire la prévention des vers du cœur, puces et tiques.  On en profite aussi pour contrôler le carnet de vaccination de votre animal et pour faire un examen de santé général.  En vue d’un bel et bon été en santé!