vendredi 12 décembre 2014

Suggestions cadeaux pour vos petits animaux

Savez-vous que 62% personnes au Québec offrent un cadeau de Noël à leur animal de compagnie. C’est la démonstration « officielle » que ce compagnon de tous les jours est considéré comme un membre de la famille.

Si vous faites partie de ces maîtres « père-Noël » voici quelques suggestions de cadeaux amusants, pratiques et sécuritaires.

1. Médaille gravée : Une jolie médaille avec le nom de l’animal et votre numéro de téléphone peut aider à retrouver l’animal qui a fugué. Sur sa médaille de rage il y a le numéro de téléphone de la clinique ainsi qu’un numéro nous permettant de retrouver le dossier de votre animal et donc de vous contacter. Mais elle n’est pas aussi jolie qu’une belle médaille gravée spécialement pour lui.

2. Gâteries diverses : Bien sûr si votre animal est le moindrement gourmand, il appréciera n’importe quel type de biscuits. Mais prenez garde au pourcentage de gras et de sel. Certaines gâteries pourraient nuire à sa santé et à son tour de taille! Préférez les biscuits végétariens ou le foie et poulet séchés, un sain régal!

3. Les os à mâchouiller :  Il faut être prudent avec ces gâteries faites de pâte compressée ; très dures, elles peuvent abimer les dents; devenues molles, elles peuvent coller et étouffer l’animal. Nous recommandons particulièrement les lamelles recouvertes d’enzymes qui aident à lutter contre le tartre.

4. Un ensemble de bols : Cela peut faire un joli cadeau bien pratique.  Il en existe maintenant une multitude de modèles attrayants qui se lavent facilement. 

5. Un jouet : Encore une fois nous vous recommandons la prudence lors de votre choix de jouet.  Préférez toujours les jouets conçus spécialement pour les animaux. Ils sont robustes et dureront plus longtemps. Soyez quand même attentifs et inspectez régulièrement le jouet. S’il se dégrade et que des morceaux s’en détachent jetez-le.

En tout temps, si vous enveloppez le cadeau de votre animal pour avoir le plaisir de le voir le déballer, ne le laissez jamais jouer avec le ruban.  De même toutes les décorations de Noël sont à éviter.  Les animaux, chiens et chats, sont friands de ces petits objets brillants et qui tintent parfois.  Malheureusement, à chaque période des fêtes certains de nos patients nous sont présentés malades d’avoir avalé des rubans, glaçons ou autres décorations. 

Joyeuses fêtes à vous et aux membres de votre famille qui se déplacent sur leurs quatre pattes!

De toute l’équipe de la clinique vétérinaire Rosemère.

jeudi 30 octobre 2014

La tenectomie digitale (ou tendinectomie)


Il existe une chirurgie alternative au dégriffage pour les chats qui est moins douloureuse et empêche votre petit compagnon de faire ses griffes partout sur vos meubles : il s'agit de la ténectomie digitale. Cette procédure consiste à couper une portion d'un petit tendon sous chacun des doigts; il est ensuite impossible pour votre chat de fléchir sa dernière phalange et de sortir ses griffes pour les aiguiser et les nettoyer.


L'inconvénient à cette procédure est qu'il faudra absolument tailler les griffes et nettoyer les cuticules régulièrement (environ une fois par mois pour le reste de la vie de votre chat) sinon elles pousseront continuellement et finiront par s'incarner dans la peau et créer de l'infection et beaucoup de douleur. Les griffes s'épaissiront et il pourrait se créer une fibrose entre les 2 dernières phalanges et une boiterie persistante dans certains cas.

Si votre chat ne se laisse pas toucher les doigts et tailler les griffes facilement, nous déconseillons fortement cette chirurgie.


Cette chirurgie est très bien tolérée et la douleur est habituellement minime en post-op : nous prescrivons toujours un analgésique pour quelques jours après la chirurgie et conseillons du repos pour une semaine au moins. Nous effectuons aussi un traitement local au laser thérapeutique immédiatement après la chirurgie, ce qui permet d'accélérer la guérison et de réduire l'inconfort. C'est la procédure que nous recommandons aux clients qui veulent faire dégriffer leurs chats adultes car enlever les griffes serait beaucoup trop douloureux malgré tous les médicaments analgésiques utilisés.


                                                                                                    Dre Hélène Corbeil

lundi 29 septembre 2014

Pétition

« J’ai déménagé au mois de juillet dernier, me dit Jean-Philippe (Dr Fontaine, vétérinaire à Rosemère depuis ce printemps), et ce fût un vrai parcours du combattant de trouver un appartement dont le propriétaire allait accepter nos animaux. Nous avons fait de multiples appels, mais dès que nous mentionnions avoir un chien et trois chats, on nous refusait sans autre discussion. C’était très frustrant. »

La même semaine j’apprenais que le Québec détenait le triste record d’animaux abandonnés ou euthanasiés pendant la période estivale. 

Ces deux constatations pouvaient-elles être reliées? Pourquoi, les Québécois abandonneraient-ils davantage leurs animaux que les citoyens des autres provinces ou états? 

Ailleurs au Canada, de même que dans certains pays européens, un propriétaire ne peut refuser un locataire sous prétexte qu’il possède un animal. Ainsi il est beaucoup plus facile pour ceux-ci de se trouver un logement convenable quand vient le temps de déménager. Ils ne se sentent pas obligés d’abandonner leurs petits compagnons ou pires encore de les faire euthanasier. La raison invoquée par les propriétaires qui craignent de voir leur propriété endommagée par les animaux est contredite par les statistiques qui montrent que dans ces provinces et pays plus tolérants, il n’y a pas plus de plaintes pour dommage ou insalubrité causés par les locataires (et leurs bêtes) qu’au Québec où l’animal est refusé. 

Voilà pourquoi, dans quelques mois, le personnel de notre clinique, nous allons déposer une pétition à l’Assemblée nationale en ce sens. Joignez-vous à nous en apposant votre griffe afin que la loi soit modifiée et qu’au Québec on se départisse du honteux titre de pire « abandonneur » d’animaux qui soit!

jeudi 4 septembre 2014

Pourquoi les chiens et chats n’ont-ils pas de gros orteil ?

Saviez-vous que la conformation normale du chien et du chat est de posséder 5 doigts aux pattes avants mais seulement 4 aux pattes arrières. On nomme ergot le doigt 1, celui qui correspond à notre pouce. Chez le chien, ce doigt qui ne touche pas le sol lorsqu’il est debout au repos, c’est l’ergot. Bien qu’il semble plus petit que les autres doigts et « inutile », cet ergot est articulé avec le squelette de la patte. Tout comme le pouce humain, il est constitué de deux parties osseuses qu’on appelle phalanges. Les autres doigts comprennent trois phalanges. Les orteils ont aussi trois phalanges mais il n’y a pas d’ergot aux pattes arrières. Mais pourquoi les chiens et les chats n’ont-ils pas de gros orteils?


On dit des chiens et chats qu’ils sont quadrupèdes car ils se déplacent sur leurs quatre pattes et digitigrades car ils marchent sur leur doigts. En effet, les coussinets sur lesquels ils s’appuient sont l’équivalent du bout de nos doigts. Ce sont de grands coureurs et l’appui sur les doigts faciliterait la course. Une sélection naturelle s’est opérée depuis des millénaires pour en arriver à cette conformation particulièrement efficace à la course. Mais ce faisant, le doigt # 1, l’ergot, s’est élevé du sol et est devenu désuet aux pattes arrières. Il n’est pas utile à la course rapide et donc tends à disparaître au cours de l’évolution. Il suffit de penser au cheval, coureur par excellence, qui ne possède qu’un seul doigt et qui courre littéralement sur l’ongle de celui-ci (le sabot) pour comprendre l’efficacité et l’économie de mère nature. 

Ces phénomènes de sélection naturelle s’opèrent sur des milliers d’années c’est pourquoi on voit encore certains chiens naître avec un gros orteil (environ 10% des chiens). La plupart du temps il ne sera pas articulé au reste du squelette de la patte et on préférera amputer ce petit moignon inutile qui risque d’être accrochant pour l’animal. On conserve les ergots des pattes avants qui eux sont articulés aux squelettes et pour qui l’amputation serait dans ce cas une souffrance inutile. Une vidéo au ralentie a démontré que lorsque le chien galope, l’ergot vient toucher légèrement le sol et aurait un rôle à jouer dans l’équilibre de l’animal. Laissons donc à dame nature la décision de garder ou éliminer aussi cet ergot de la patte avant. Elle prendra plusieurs milliers d’années pour le faire et aura donc certainement raison. 

Vous avez sans doute déjà vu des chats avec plus de cinq doigts aux pattes avants et même aux pattes arrières. On dit qu’ils sont polydactyles. C’est une anomalie génétique fréquente chez cette espèce animale. Les félins utilisent leurs pattes pour grimper aux arbres et chasser. Peut-être que dans leur cas, dame nature décidera finalement de conserver les ergots s’il s’avère que les chats qui en ont réussissent mieux que les autres à survivre. 

Les humains font une sélection artificielle lorsqu’il favorise un trait physique ou comportemental chez les espèces qu’ils domestiquent. Ainsi, chez certaines races de chiens tels que le pyrénée des montagnes plusieurs ergots supplémentaires aux pattes arrières est une caractéristique désirée. C’est pourquoi ces chiens font exception à la règle que j’ai énoncé plus haut qui affirme que les chiens et chats possèdent cinq doigts aux pattes avant et seulement quatre à l’arrière. 


Joanne Corbeil, dmv, CCRP



           

jeudi 24 juillet 2014

L’UASD (utilisation de l’aiguille sèche sous le derme ou dry needling) chez le chien et le chat

Bien qu’utilisant des aiguilles semblables, l’UASD se distingue de l’acupuncture traditionnelle car c’est une technique qui n’a pas recours aux concepts de médecine traditionnelle chinoise (méridiens, circulation d’énergie, etc.) Elle se base exclusivement sur des concepts scientifiques contemporains, incluant la neurologie, l’immunologie, la biologie moléculaire, la physiologie et l’anatomie. 

Comme il n’y a aucune injection de liquide cela porte le nom d’aiguille sèche. Les aiguilles sont fines, stériles et à filament solide c'est-à-dire non creuses. Des études scientifiques ont démontré que, pour les douleurs causées par des points de tension musculaires (trigger points), l’effet thérapeutique est dû à la poncture créée par l’aiguille dans le muscle qui vient défaire la tension et non par l’injection d’un liquide. Les microlésions ainsi créées activent des processus physiologiques qui stimulent la réparation des tissus, relâchent les tensions musculaires et diminuent la douleur et l’inflammation. 

Le but de ce type de traitement est de désactiver les points de tension. 

La localisation des trigger points se fait par une palpation musculaire profonde. Des bandes de tension peuvent être localisées dans lesquelles se retrouvent les trigger points. Puis une aiguille est introduite dans le muscle. Une brève contraction musculaire (twitch) peut être observée et une réaction de l’animal nous indiquera qu’on a bien touché le trigger point. La sensation peut parfois être douloureuse, de type pincement, brûlure ou crampe mais cette sensation ne dure que quelques secondes. 

Parfois aussi il peut y avoir une aggravation temporaire de la douleur. C’est normal puisque les aiguilles provoquent des microlésions temporaires. Celles-ci guérissent rapidement et sont très importantes car elles constituent le principal mécanisme d’action des aiguilles sèches.

Les animaux manifestant une douleur qui cause de la boiterie ou affecte leur démarche peuvent bénéficier d’un traitement aux aiguilles sèches. Les dysplasies de hanches, coudes ou épaules, l’arthrose, les entorses, les problèmes chroniques de genoux, les douleurs dorsales sont des exemples de conditions pouvant être soulagées par ce type de traitement que l’animal soit sous médication ou non. 

Comme il s’agit d’un nouveau traitement en médecine vétérinaire, l’efficacité n’est pas totalement connue et les complications inhérentes sont non totalement prévisibles. Mais outre de légers saignements, les risques sont somme toute peu inquiétants lorsque la technique est bien maîtrisée. 

L’UASD vise à apporter une aide dans le soulagement de la douleur aiguë ou chronique. C’est une technique qui s’intègre bien dans un processus multimodal d’un traitement de la douleur.

mercredi 18 juin 2014

Votre compagnon doit aussi préparer son voyage !


Si vous comptez amener votre chien ou votre chat avec vous en voyage, ils doivent aussi s’y préparer.

D’abord s’assurer que leur carnet de vaccination est à jour, en particulier le vaccin contre la rage qui est exigé dans plusieurs contrées et qui doit avoir été administré quelques semaines avant le départ pour s’avérer efficace au moment de partir.


Crédit photo : Tao Jones, Unsplash


Les vaccins les plus communs qu’on donne ici au Québec sont bien sûr requis, mais il est important de s’assurer par exemple que votre chien soit vacciné contre la maladie de Lyme qui est possiblement plus fréquente dans le pays visité. De plus, certains vaccins félins tels que ceux contre la leucémie féline et le FIV (virus de l’immunodéficience féline) pourraient être recommandés.

Tous les pays chauds sont potentiellement des réservoirs de puces, mites et tiques.  Une bonne protection préventive contre ces indésirables est de rigueur avant de partir et même pendant le voyage. Ils protègent l’animal contre leurs piqûres mais aussi contre les maladies qu’ils peuvent transmettre.  Certaines maladies graves et mortelles que nous n’avons pas au Québec (merci l’hiver!) sont fréquentes dans les pays tropicaux et nuisent à la santé des petits animaux domestiques.

Assurez-vous aussi d’apporter dans leur trousse de voyage, tous les médicaments dont ils pourraient  avoir besoin pendant votre séjour à l’étranger.  Faire remplir une prescription peut parfois s’avérer compliqué et vous fera perdre un précieux temps de vacances. Demandez-nous de vous remettre le nécessaire et un peu davantage pour plus de sécurité.

Vos compagnons sont habitués à une nourriture spécialement adaptée pour eux.  Apportez avec vous ce qu’ils devraient consommer durant le voyage ou assurez-vous de pouvoir vous en procurer sur place.  Tout comme pour nous, les dérangements digestifs sont souvent dus  à des modifications dans l’alimentation. Idéalement, donnez-leur aussi de l’eau embouteillée.

Vous ne pouvez pas enduire leur pelage de protection solaire ! Mais sachez qu’ils peuvent tout de même souffrir d’un « coup de soleil » et même pire faire une insolation.  Pour prévenir cela, il faut permettre à votre animal de se réfugier à l’ombre, toujours lui donner accès à de l’eau fraiche et bien sûr NE JAMAIS LE LAISSER DANS UNE VOITURE, même si elle est à l’ombre, même si les fenêtres sont légèrement entrouvertes.  La température à l’intérieur des voitures en été peut grimper très rapidement et une insolation peut être mortelle. 

Par contre ne vous inquiétez pas si votre chien halète beaucoup.  C’est sa façon d’évacuer la chaleur et de faire descendre sa température interne. Sauf au niveau des coussinets, il n’a pas de glandes sudoripares telles que nous les humains.  Mais attention si vous faites de longues promenades sur le pavé : l’asphalte exposé à un soleil intense peut devenir très chaude et brûler ses coussinets.

Nous vous recommandons un examen de santé avant le départ (certains pays l’exigent). Nous pourrons nous assurez de la bonne santé de votre compagnon, vérifier sa vaccination, faire un renouvellement de ses médicaments et lui prescrire ses protections contre les parasites indésirables.   

Si vous avez des questions ou des inquiétudes durant votre voyage vous pouvez toujours nous joindre sur notre site web et il nous fera plaisir de vous conseiller.

Pour plus d’information sur les exigences particulières aux pays visités consultez le site :  Voyage.gc.ca

Bon voyage!

        

mardi 29 avril 2014

L'essorillement canin (la taille esthétique des oreilles)

L’AMVQ (l’Association des médecins vétérinaires du Québec) se prononce officiellement CONTRE l’essorillement canin (la taille esthétique des oreilles) * 

L’AMVQ s’est appuyé sur les faits suivants pour prendre position contre la taille des oreilles chez les chiens.  
  1. Les vétérinaires ont un devoir social de veiller au bien-être animal.  L’essorillement ne devrait être pratiqué que si l’animal présente une condition médicale justifiant cette procédure et non pas pour des raisons esthétiques et de standards de race.  
  1. L’essorillement cause de la douleur inutile. Il s’agit d’une chirurgie qui présente des risques de complications telles qu'une infection, une mauvaise guérison, une déformation du pavillon de l’oreille, etc…).  
  1. En raison de la convalescence engendrée par la douleur et la présence de bandages, l’essorillement prive le jeune chiot d’une portion de sa période de jeu et de socialisation, si importante à son équilibre psychologique et à son développement.  
  1. La position des oreilles tient une part importante dans le langage canin.  En modifiant le décodage des signaux corporels de l’animal, l’essorillement peut donner lieu à des problèmes de communication et de potentiels conflits, tant pour les humains que pour les autres chiens.  
 À la Clinique vétérinaire Rosemère, nous appuyons l’AMVQ dans cette prise de position.  Nous refusons de pratiquer cette intervention pouvant nuire au bien-être du chien et qui comporte des souffrances inutiles.  Nous tentons plutôt de conscientiser les éleveurs et propriétaires d’animaux à l’inutilité de cette procédure et préconisons un changement dans les standards de races. Nous souhaiterions que cette intervention soit interdite au Québec, à l’instar de nombreux autres pays et provinces.

Joanne Corbeil, DMV 
Source: Le Rapporteur, le magazine des médecins vétérinaires du Québec, janvier 2015